Vous avez dit « Gestion des Ressources Humaines » ?
Quand la Gestion des Ressources Humaines n’est, dans les faits, qu’un contrôle juridique et social !
J’ai eu le plaisir d’accompagner une jeune femme dans son projet professionnel. Un accompagnement comme je les aime, avec une vraie analyse de sa personnalité et de ses désirs par la cliente. Le passage de la chrysalide au papillon avec au bout un projet ambitieux permettant de se placer sur une nouvelle trajectoire professionnelle.
Il m’est toujours agréable de voir la personne prendre conscience de ses capacités, de ses ambitions au fil du bilan puis de mettre ces découvertes en mouvement et projection dans un beau projet.
Dans ce cas, il s’agissait de reprendre des études en formation continue pour obtenir un Bac+5 dans une école de commerce. Ceci pour voir ses compétences validées et pour en acquérir de nouvelles permettant une évolution professionnelle.
La formation continue en école de commerce ou d’ingénieur a cet avantage, contrairement à la faculté, de reconnaître les années professionnelles comme une acquisition de compétences. Elle permet ainsi de préparer un Bac+5 en ayant un Bac+2 et plusieurs années d’expérience professionnelle dans le domaine diplômé.
Une chance, une opportunité, la possibilité de changer son avenir et d’obtenir le sésame français de l’ascension sociale : le diplôme.
Ma cliente a donc construit son projet dont l’objectif était de valider son expérience et de se donner les moyens de postuler à des postes plus en adéquation avec ses compétences.
Titulaire d’un BTS en assistanat de direction, elle assume depuis plusieurs années la fonction de chargée de la promotion des ventes. Un Master 2 en Management de la stratégie commerciale est le diplôme qui correspond tout à fait à ce sujet.
Son projet réfléchi, construit et argumenté sous le bras, ma cliente a souhaité le présenter à son entreprise.
Ses supérieurs n+1 et n+2 ont très bien accueilli l’idée et très bien compris la démarche et sa légitimité.
Il restait une « formalité » : obtenir l’autorisation d’absence pour un jour par semaine durant 13 mois auprès de la DRH. Mais c’était sans compter sur la rigidité, l’ignorance et le mépris de la responsable des ressources humaines. Sa réponse est quelque peu étonnante et pourrait même prêter à rire si elle n’était pas lourde de conséquences sur l’avenir professionnel de ma cliente.
Ladite responsable a tout simplement soutenu qu’il était impossible d’obtenir un Bac+5 quand on n’avait qu’un Bac+2 . Puis elle s’est interrogée sur l’envie de sa salariée de changer de statut, d’assumer plus de responsabilités, d’avoir envie de progresser et de s’en donner les moyens. Des questions méprisantes et dédaigneuses qui ont laissé ma cliente sans voix mais avec un goût amer.
Ce n’est pas l’absence et ses possibles conséquences sur la bonne marche de l’entreprise, ni l’éventuel coût financier qui ont été discutés. Non, c’est juste la légitimité de la démarche.
Je précise que ce bilan était financé par l’entreprise !!
C’est pour moi le type même de l’anti-gestion de carrière. Il n’y a pas mieux pour démotiver un salarié, lui donner le sentiment de ne pas être écouté, entendu mais surtout considéré.
J’avoue que cette réaction m’a interpellée et laissée interrogative. Mais les choses se sont éclairées quand j’ai identifié le titre professionnel de celle que je pensais Responsable des Ressources Humaines. Elle s’identifie comme Responsable Juridique et Social…
Ceci explique donc cela ! Nous ne sommes pas du tout dans l’humain, dans la gestion de carrière, nous sommes dans le simple respect du code du travail et des obligations sociales.
Je suis étonnée que ce point de vue existe encore dans certaines entreprises au 21ème siècle.
Heureusement, sur tous les bilans que j’ai menés aboutissants à ce type de projet, cette réaction de l’entreprise est rare. Mais quel gâchis dans ce cas…
[…] individus sont aussi très doués pour rabaisser les autres. Je ne compte plus les témoignages de management humiliants, rabaissants afin de maintenir la salariée sous emprise et d’essayer de la rendre dépendante de son […]