Chiffre d’affaires ou valeurs ?

Chiffre d’affaires ou valeurs ?

Etre entrepreneur est-ce devoir choisir entre son chiffre d’affaire et ses valeurs ?

La mission que je me suis donnée en créant ma société en 2011, est d’aider chacun(e) à trouver sa place « plaisir professionnel ».

D’identifier là où il se sent bien, où il aime ce qu’il fait et fait ce qu’il aime.
Notre société, notre éducation, a pour habitude de récompenser l’effort et non le talent. C’est bien de vouloir s’améliorer, progresser, mais pourquoi s’évertuer à essayer de faire quelque chose que d’autres feront de toute façon mieux que nous ? Pourquoi ne pas chercher ce que nous faisons naturellement bien et de mieux en mieux parce qu’on y prend du plaisir ?
Mais je m’égare, la passion m’emporte ! Donc pour revenir à mon sujet, ce qui me motive, ce qui me nourrit dans mon métier, c’est de faire grandir l’autre dans la connaissance qu’il a de lui-même.Et ce, pour le plus grand nombre, sans autre critère de sélection que son engagement à tout mettre en œuvre pour y arriver.

Et c’est là que j’ai un problème entre le développement de mon chiffre d’affaire et mes valeurs de partage et d’équité.

Si je regarde par le bout de la lorgnette chiffre d’affaire, je devrais renoncer à faire des bilans financés par les OPCA (Fongécif et consorts) parce que leurs tarifs sont fixes et n’ont pas changés depuis 10 ans. Ce n’est pas avec ce système que je vais m’enrichir ni croître et embellir…
Et pourtant, y renoncer voudrait dire n’avoir que des clients ayant les moyens de payer leur bilan. C’est-à-dire pour moi introduire un critère de sélection que je refuse. Un critère qui n’est pas dans mes valeurs et va même à leur encontre :
Donner l’opportunité au plus grand nombre de bénéficier du cadeau que représente le bilan de compétences. Opportunité de prendre du temps pour soi, de mieux se connaitre et de faire des choix en conscience et connaissance de causes. Beaucoup de mes clients ne sont pas riches financièrement mais tellement riches de cœur. Et ce que nous partageons vaut souvent tout l’or du monde !

J’entends pourtant, ici ou là, qu’il faut augmenter ses tarifs,

que si les personnes veulent vraiment de votre service, ils trouveront les finances pour se le payer…
Que si on ne suit pas ces conseils, on n’est pas un entrepreneur ambitieux, voire pas un vrai entrepreneur !
Ma question est donc : Faut-il privilégier l’augmentation de son chiffre d’affaire en heurtant ses valeurs pour être un « bon » entrepreneur ?

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Comments

  • Sarah

    Chère Helene,
    De mon point de vue la question est mal posée :
    En effet en aucun cas il faut renier ses valeurs profondes car comme tu le disais toi même elles font ce que nous sommes et elles sont indissociables de notre être entreprenarial.
    La question n est donc pas de choisir entre nos valeurs et nos ambitions numériques. La question est de savoir comment réussir à les allier, et cela est un autre exercice.
    Pour ma part chaque interlocuteur est différent et chaque problème trouve une solution. C est contraignant mais plus en phase avec l être que je suis.
    Comme je ne connais pas ton secteur, je serais tentée de dire bêtement : et pourquoi pas diversifier tes services et partenariats en adaptant leur volume en fonction de tes aspirations, afin d offrir une palette qui couvrent les cibles potentiellement lésées dans un choix drastique ?
    Voici donc mon regard sur cette question.

    • Hélène THOMAS

      Bonjour Sarah,
      Merci beaucoup de cette réponse. Ma question était évidement provocatrice car je suis intimement persuadée qu’on ne peut renier ses valeurs au risque de se perdre 😉
      Et effectivement, se pose une deuxième question qui m’interpelle autant que la précédente : le conseil souvent donné du « client idéal » qui va à l’opposé de la diversification que tu proposes…
      J’entends et je lis qu’il faut se concentrer sur une typologie de client précise et éviter justement de proposer une offre variée. Mais ceci est une autre histoire et fera certainement l’objet d’un prochain article !

  • Xavier DELAUNAY

    Hélène (et les autres entrepreneurs), la base de l’entrepreneuriat est l’ajustement entre une offre et une demande de manière solvable et équitable pour les 2 parties.
    Un consultant qui ne vends pas ses presta est un bénévole ou un mécène (il pompe alors dans ces ressources pour financer sa vie …)
    Un client qui ne paye pas les prestations est soit un assisté (ce qui n’est pas une tare si effectivement il n’a pas les moyens) soit un profiteur (ce qui me gène dans sa relation avec son consultant) soit un futur pigeonné (la bonne majorité hélas des créateurs qui naissent au pays de la gratuité en espérant grandir plus tard au pays de l’opulence).

    Mais voici l’humanisme généreux des consultants (surtout RH) qui arrive au galop !
    Excès de bonté, peur de ne pas trouver le clients, besoin d’exister par l’autre, nécessité de faire ses preuves, de tester sa méthodo, …. bref beaucoup de bonne raisons et de prétextes à la gratuité
    alors … sgrouichch …. les voilà confrontés à l’assistanat de nombre de salariés, qui ont encore des sous pour se payer un écran plat et pas pour financer ce qui pourrait leur permettre d’assurer leurs revenus de demain (le 2ème écran plat ?). … c’est leur problème non ???

    Alors, la nouvelle économie nous répond que les rentes c’est fini (du moins on espère bientôt) et qu’il faut mériter son client et la rémunération qui va avec.
    En consulting alors on donne un bout, on montre de quoi on est capable (testez moi), en veillant à trouver des ruses pour sélectionner ces « heureux méritants », ce qui exige d’être confiant dans sa presta (sinon pourquoi se serait on lancé non ???) et puis on propose un bon deal à son client qui doit être tout aussi honnête et impliqué que nous pour faire du winwin.
    Si c’est difficile de trouver des clients, il faut être malin et impliqué, se former, investir temps et argent pour prendre sa place…
    Si vraiment il n’y a pas de clients eh ben il faut faire autre chose. Snif.
    Principe de réalité. Satisfaction d’être allé au bout

    Ne jamais renier ses valeurs car c’est précisément ce qui fait la congruence (cohérence personne-pensée-parole-acte) qui génère la confiance !

    On peut faire, par exemple une partie en honoraires (engagement de départ) une autre au résultat, une partie libre (faire confiance en l’honnête des personnes (sinon ne pas travailler avec elles), une partie en participation dans la boite.
    Dans mon job de coaching entrepreneurial, je m’ajuste ainsi.
    En ciblant alors mes entrepreneurs pour lesquels je serais alors un incubateur embarqué de long terme.

    • Hélène THOMAS

      Merci Xavier. Je savais que ce sujet ne pouvait pas te laisser indifférent 😉

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