Autoentrepreneuriat et ubérisation, la mort du solo-entrepreneur ?

Autoentrepreneuriat et ubérisation, la mort du solo-entrepreneur ?


Je fais, depuis quelques mois, des bilans de compétences en sous-traitance pour un autre cabinet. Et une chose me choque en particulier dans ce système de sous-traitance, c’est le prix auquel nous sommes payées.

Franchement, une misère pour les expertises que nous avons et le temps que nous y passons. Et en en discutant avec d’autres « collègues », j’ai entendu deux réflexions qui m’ont interpellée :

  • « Ce n’est pas grave, j’ai un mari qui gagne bien sa vie. »

Les bras m’en sont tombés !

Comment, sous prétexte qu’on n’a pas besoin de bien gagner sa vie par soi-même, peut-on accepter d’être mal traitée ?

Car pour moi, ne pas payer un travail à sa juste valeur est de la maltraitance.

Profiter d’un statut pour éviter de payer des charges sociales et reporter tous les risques financiers sur les sous-traitant indépendant c’est de la maltraitance.

 

  • « Ce n’est pas grave, j’ai un emploi salarié à côté. »

« Je prends beaucoup de plaisir à faire des bilans alors je ne compte ni mon temps ni mon argent. »

Et pourquoi ne devrions-nous pas être rémunérées correctement sous prétexte que nous aimons notre job ? Je dirais même au contraire, parce que nous aimons notre job, que nous le faisons avec passion, nous sommes meilleures et devrions être rémunérée à la juste valeur de cette qualité produite.

 

Et j’ai aussi fait le parallèle avec toutes les entrepreneures que je connais et qui pratiquent des tarifs de prestation qui ne leur permettent pas de vivre correctement de leur art. Dont les entreprises ne sont pas rentables.

Elles font aussi face à des concurrentes qui ont un conjoint qui fait bouillir la marmite ou un salaire à côté. Et pratiquent ainsi des tarifs dérisoires qui font baisser la valeur de leurs talents.

Le solo-entrepreneuriat souffre de ces entrepreneures qui n’en sont pas. Qui n’ont aucune idée de ce qu’est un seuil de rentabilité. Pour qui c’est plus un loisir qu’un métier.

Et il souffre aussi du détournement qui a été fait du statut d’auto-entrepreneur qui n’était, dans sa conception de départ, qu’une façon de pouvoir facturer des activités en SUPPLÉMENT de revenus principaux. Il est utilisé par des entreprises « ubérisantes » qui y ont vu un bon moyen d’alléger leurs charges et de déplacer les risques…

Et vous, quel est votre point de vue sur la question ?

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